Un Toulon de gala

C'état un match considéré comme piège. Pourtant, hier soir, il n'y avait qu'une seule équipe sur le terrain. Et ce n'est pas Bernard Laporte qui va se plaindre de cette victoire 37 à 8 sur le leader du championnat anglais, Harlequins.
Wilkinson dans un fauteuil
Dès la première action du match, on a senti que Toulon l'avait pris par le bon bout. Dans une ambiance des grands soirs du côté de Mayol, il n'a fallu que trois petites minutes pour que les anglais se mettent sous pression et commettent une faute. Le début du show "Wilkinson" pouvait commencer. En l'espace de 37 minutes, le bourreau anglais a empilé la bagatelle de 17 points, tous inscrits au point. Philippe Saint-André, présent dans les gradins hier soir, devait regretter de ne pas pouvoir le naturaliser français.
Les Harlequins, de leur côté, ne montraient pas grand chose. Pourtant, la volonté était bien là, avec beaucoup de jeu à la main, de la profondeur et de la vitesse dans les actions. Mais la défense toulonnaise réussissait à colmater tous les décalages et envoyait les joueurs au tapis les uns après les autres. La muraille toulonnaise ne s'est faite prendre à revers qu'une seule fois, sur une position de hors jeu. Les seuls points que les anglais ont inscrit en quarante minutes. Pire, ils encaissaient un essai à quelques minutes de la mi-temps. Passant par l'axe et pilonnant les joueurs adverses, Armitage arrivait à un mètre de la ligne. Tillous-Borde finissait le travail en se faufilant au ras du regroupement sous les poteaux. Toulon menait par K-O 22 à 3 à la mi-temps.
Une gestion de sénateur
Bernard Laporte, toujours suspendu et donc interdit d'accès aux tribunes et aux vestiaires, a quand même pu délivrer quelques conseils via visioconférence. Et nul doute qu'il les avait prévenus d'un possible sursaut d'orgueil salvateur des anglais. Et c'est ce qu'il se passait, dès l'entame de la seconde période. Deux actions qui auraient pu faire basculer le match. Les "Quins" créaient un décalage sur le côté gauche du terrain mais Brown, pas très inspiré, ne transmettait pas le ballon au soutien extérieur et laissait Bastareaud le retourner et lui faire commettre un en-avant. Dans la foulée, les anglais récupéraient le ballon, formaient un maul et avançaient au coeur de la défense toulonnaise. Ils arrivaient jusqu'à l'en-but pour un essai...qui n'était pas accordé. Un sursaut d'orgueil annonçant la tempête?
Il n'en était rien puisque James Johnston s'énervait sur une énième mêlée dominée par Toulon et écopait d'un carton jaune. Les britanniques avaient du mal à retrouver leur souffle et l'ambiance grimpait au stade. Il n'en fallait pas plus pour que Lapeyre marque un essai sur une action similaire au premier. Travaillant dans l'axe, Gunther réussissait à s'extirper du regroupement, à fixer deux joueurs, et à transmettre à l'arrière qui n'avait plus qu'à aplatir. Une action quasi écolière et qui montrait toute la maitrise de cette équipe. Et Steffon Armitage réussissait à marquer son essai, lui qui était dans tous les bons coups, suite à un groupé pénétrant des plus puissants. 37 à 3, un score lourd de sens. Les anglais sauvaient quand même leur honneur par l'intermédiaire de Danny Carre, lui qui était rentré peu de temps auparavant. 37 à 8 score finale.
En enchainant une dixième victoire à domicile, Toulon a frappé un grand coup hier soir. A l'approche des phases finales du Top 14, on peut dire que ces joueurs là auront quelque chose à faire cette année. Remporter le Bouclier peut-être? En attendant, ils rejoignent le Stade Français en demi-finale du Challenge Européen. Ils assurent, par la même occasion, la présence d'une équipe française en finale de la compétition.
Journaliste : Cyrille Gandolfo (@CduSport) MadeInRUGBY.com
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